Service de développement d’anticorps anti-haptènes

Les anticorps à petite molécule suscitent de plus en plus d’intérêt dans le domaine du développement des anticorps, notamment pour leurs applications diagnostiques et thérapeutiques.

Les anticorps à petites molécules sont particulièrement appréciés dans divers domaines, par exemple dans la sécurité alimentaire et la surveillance de l’environnement. Les petites molécules comprennent une grande variété de composés tels que les pesticides, les médicaments, les toxines, les lipides, les acides aminés… qui peuvent tous être détectés par des techniques physico-chimiques telles que la chromatographie ou la chromatographie couplée à la spectroscopie de masse. Toutefois, l’utilisation de ces méthodes nécessite du matériel coûteux ainsi qu’un personnel hautement qualifié ayant une formation en chimie et en biologie. Les anticorps pour petites molécules permettent la détection, la visualisation (immunofluorescence, immunochimie) et même la quantification (test ELISA) de petites molécules à faible coût et à haute sensibilité.

Les anticorps anti-haptènes sont également particulièrement intéressants dans le domaine thérapeutique et leurs applications pourraient représenter une solution alternative à l’utilisation de conjugués anticorps-médicaments (ADC). Plusieurs applications de ces entités ont déjà été décrites :

• Les petites molécules sont généralement caractérisées par une clairance rénale rapide, ce qui entraîne une faible efficacité thérapeutique. C’est pourquoi des anticorps à petites molécules ont déjà été utilisés pour moduler la pharmacocinétique de ces composés. Différentes options sont disponibles pour moduler les propriétés pharmacocinétiques des petites molécules :

Lier la charge utile d’une manière non covalente : Cette construction conduit à des complexes haptène-anticorps-charge utile et se caractérise par une libération prolongée de la charge utile. La libération de la charge utile est définie par la vitesse de dissociation du couple anticorps anti-haptène-charge utile. Dans ce cas, la charge utile (et les anticorps) peuvent passer de la forme libre à la forme liée. La force de cette interaction entre l’anticorps à petite molécule et la charge utile peut être adaptée pour moduler les propriétés pharmacocinétiques des petites molécules.

Liaison covalente entre l’anticorps et la charge utile : Dans les complexes anticorps-charge utile anti-haptène, la libération de la charge utile entraîne une clairance plus rapide de la charge utile par rapport à l’anticorps. Une solution pour surmonter ce problème consiste à lier de manière covalente la charge utile à l’anticorps par un pont disulfure. La création de conjugués anticorps-charge utile permet d’obtenir une demi-vie sérique de la charge utile comparable à celle obtenue pour les IgG de pleine longueur. De plus, il a été observé que la réduction du pont disulfure se produit une fois que l’anticorps bispécifique est délivré dans la cellule, permettant la libération de la charge utile.

• Des anticorps à petites molécules peuvent être utilisés pour délivrer la charge utile à la bonne cible. Cela peut être fait en utilisant des anticorps bispécifiques. Deux approches existent:

Dans la première, le complexe anticorps anti-haptène-charge utile est préformé. Un exemple d'”hybride anticorps anti-haptène-petite molécule” est la conjugaison du DUPA, un ligand de petite molécule utilisé pour traiter le cancer de la prostate, avec un Fab ciblant CD3.

La seconde stratégie implique deux phases : dans un premier temps, l’anticorps bispécifique est administré seul sans la charge utile afin d’atteindre sa cible. La charge utile est délivrée dans une deuxième phase pour être capturée par les anticorps bispécifiques sur la cible souhaitée.